
SAM 22 JUILLET
MNOP GRAN'CIRCUS
Plaine de Lamoura, Boulazac 20h30
Crédit Photo : Rick Guest
“Une rousseur celte qui aurait profité du transit louisianais pour s’épanouir au contact des musiciens locaux…A l’évidence, la galloise Judith Owens connaît son New Orleans sur le bout des doigts. Peut-être pas le Nola funk le plus râpeux ni le bounce survitaminé du Ninth Ward, mais il flotte sur ce nouvel enregistrement un parfum de feeling suranné et de swing intemporel propre à la cité du croissant. Les musiciens emmenés par le grand pianiste Dave Torkanowsky font preuve d’une cohésion lascive du meilleur aloi. En miroir, Judith utilise son doux filet de voix à sa manière avec un mélange de sensualité et d’autodérision. Il n’y a qu’à écouter pour s’en convaincre sa version de « Big Long Slidin’ Thing » qui passe sans problème après celle de Dinah Washington. Ne cherchant jamais à imiter les chanteuses passées avant elle sur le songbook, elle trace son propre chemin entre, par exemple Melody Gardot et Diane Reeves sur « He’s a tramp ». Et si sa performance sur « Fine Brown Frame » doit beaucoup à Nelly Lutcher, son sens du placement et du swing lui permet de tirer du jeu une épingle personnelle tout à la fois paresseuse et légère. La dame présente des références solides dont elle joue pour mieux s’en affranchir. On pourra ainsi préférer sa version du « Blossom Blues » à celle de sa génitrice Blossom Dearie. De même, le clin d’œil à Roger Rabbit et à la Gilda de Ritah Hayworth n’est que le vernis superficiel d’une artiste beaucoup plus impliquée qu’il n’y parait à première vue dans ce nouveau répertoire qu’elle défend désormais sur scène avec nombre de musiciens présents sur l’enregistrement. Outre Dave Torkanowsky, un des derniers grands claviers néo-orléanais, on retiendra plus particulièrement la trompette de Kevin Louis et la guitare de l’australo-langonnais Dave Blenkhorn. Why don’t you do Right ? Assurément, Judith Owen est dans le tiercé gagnant, coincée entre Lil Green et Peggy Lee… »
Stéphane Colin
